Pigeon biset vs pigeon ramier : ne pas confondre l’espèce urbaine et l’oiseau protégé

Le pigeon biset, espèce urbaine à réguler, est souvent confondu avec le pigeon ramier, oiseau sauvage protégé. Découvrez leurs différences, leurs statuts et les bonnes pratiques pour une intervention conforme.
Photo d'un pigeon biset sur un trottoir.

Le terme “pigeon” regroupe plusieurs espèces bien distinctes, dont les comportements et statuts juridiques diffèrent profondément. Le pigeon biset, omniprésent dans nos villes, est souvent considéré comme un nuisible à réguler. Le pigeon ramier, en revanche, est un oiseau sauvage protégé, dont la destruction ou le dérangement est strictement encadré par la loi.
Pour les professionnels du dépigeonnage, distinguer ces deux espèces est une étape indispensable afin de garantir des interventions conformes, éthiques et respectueuses de la biodiversité.

Sommaire

Le pigeon biset : l’espèce urbaine et opportuniste

Le pigeon biset (Columba livia) est l’ancêtre direct des pigeons de ville que l’on observe sur les façades, toitures ou charpentes. Issu de la domestication, il s’est progressivement reconverti à la vie sauvage en trouvant dans les constructions humaines des abris similaires à ses falaises d’origine.

Espèce hautement adaptable, le biset est capable de survivre dans des environnements variés : centres-villes, zones industrielles, clochers ou entrepôts. Son comportement grégaire et territorial explique la constitution de colonies denses, souvent installées à proximité immédiate de l’homme.

Photo de plusieurs pigeons sur un toit.

Reproduction et cycle biologique

Le pigeon biset se reproduit tout au long de l’année dès que la nourriture est disponible.

  • Deux œufs par couvée,
  • Incubation d’environ 18 jours,
  • Jusqu’à 6 à 8 nichées par an dans les zones urbaines tempérées.

Cette prolificité, combinée à un taux de survie élevé en ville, conduit rapidement à des surpopulations sources de nuisances : fientes acides, obstructions de gouttières, contamination microbienne, voire atteintes à l’image des bâtiments publics ou privés.

Contrairement à d’autres espèces de pigeons, le biset n’est pas protégé par la loi ; il peut donc faire l’objet d’une régulation professionnelle raisonnée, sous réserve du respect des arrêtés municipaux ou préfectoraux.

Le pigeon ramier : un oiseau protégé et forestier

Le pigeon ramier (Columba palumbus), souvent confondu avec le biset, est en réalité une espèce sauvage protégée, principalement présente dans les zones boisées, agricoles ou périurbaines.
Beaucoup plus massif (jusqu’à 45 cm) et doté d’un plumage gris clair marqué d’une tache blanche caractéristique sur le cou, le ramier se distingue aisément par sa silhouette allongée et son vol puissant.

Photo d'un pigeon ramier (Columba palumbus).

Habitat et comportement

Contrairement au biset qui s’installe volontiers sur les structures humaines, le ramier niche en hauteur dans les arbres, à l’écart des zones densément peuplées. Il évolue plutôt en couples ou petits groupes, conservant un comportement méfiant vis-à-vis de l’homme.
Son régime alimentaire repose sur les graines, glands, baies et jeunes pousses, ce qui explique sa présence fréquente à proximité des cultures et forêts.

Statut et protection

Le pigeon ramier bénéficie d’un statut réglementé :

  • il peut être chassé dans certaines zones et périodes précises ;
  • en dehors de ces périodes, il est protégé par le Code de l’Environnement (article L411-1) ;
  • toute capture, destruction ou dérangement est strictement interdite sans autorisation préfectorale.

Les professionnels du dépigeonnage doivent donc faire preuve de vigilance absolue avant toute intervention pour éviter une infraction environnementale.

Différences visuelles et comportementales

Dans les Hauts-de-France, les deux espèces cohabitent parfois dans les zones périurbaines, ce qui entretient la confusion. Pourtant, une observation attentive permet de distinguer sans ambiguïté le pigeon biset, espèce urbaine, du pigeon ramier, oiseau forestier protégé.

Tableau comparatif des principales différences

Critère Pigeon biset
(Columba livia)
Pigeon ramier
(Columba palumbus)
Taille moyenne 30 à 33 cm 40 à 45 cm
Plumage Gris bleuté, cou irisé vert/violet, deux bandes noires sur les ailes Gris clair, tache blanche au cou, reflet rosé sur la poitrine
Habitat Urbain : façades, toitures, entrepôts Rural : forêts, champs, grands parcs
Comportement Grégaire, proche de l’homme, sédentaire Méfiant, se déplace en couple ou petit groupe
Régime alimentaire Déchets, miettes, graines Graines, glands, bourgeons
Statut juridique Espèce non protégée Espèce protégée hors période de chasse
Type d’intervention Régulation possible (capture, filets, pics) Effarouchement doux uniquement, autorisation requise

Identifier l’espèce avant toute intervention

Sur le terrain, l’identification doit précéder toute action de dépigeonnage et notamment de capture.
Une erreur d’espèce peut entraîner :

  • une infraction environnementale en cas de dérangement d’un oiseau protégé ;
  • un traitement inefficace si les comportements ne sont pas pris en compte ;
  • une perte d’image pour l’entreprise ou la collectivité.

Les professionnels certifiés disposent des compétences ornithologiques nécessaires pour distinguer un ramier d’un biset et adapter leurs dispositifs en conséquence.

Enjeux réglementaires et bonnes pratiques professionnelles

La distinction entre le pigeon biset et le pigeon ramier ne relève pas seulement de l’observation : elle conditionne la légalité des interventions.
Dans un contexte où la réglementation sur la faune sauvage est de plus en plus stricte, une erreur d’identification peut entraîner des sanctions administratives ou la suspension d’un contrat public.

Cadre légal du dépigeonnage

  • Le pigeon biset n’est pas protégé par le Code de l’Environnement ; sa régulation est autorisée sous réserve d’un arrêté municipal ou préfectoral.
  • Le pigeon ramier, inscrit dans la liste des espèces chassables, devient protégé hors période de chasse : toute destruction, capture ou dérangement sans autorisation est strictement interdite.
  • En cas d’intervention en zone mixte (urbaine/boisée), un diagnostic ornithologique préalable est obligatoire avant toute action de capture ou d’effarouchement.

Responsabilité des entreprises et des donneurs d’ordre

Les prestataires de dépigeonnage comme les collectivités clientes partagent la responsabilité juridique.
L’entreprise doit :

  • disposer d’un technicien Certibiocide ou équivalent,
  • enregistrer chaque opération dans un registre d’intervention (type QHSE),
  • appliquer des méthodes conformes : capture sélective, effarouchement non létal, dispositifs mécaniques agréés.

💡 Bon à savoir : un rapport d’intervention horodaté et illustré (photos avant/après, fiches techniques, attestation de conformité) renforce la traçabilité et protège juridiquement le client comme le prestataire.

FAQ – Pigeon biset et pigeon ramier

Le pigeon biset (Columba livia) est l’espèce urbaine et domestiquée, à l’origine des pigeons des villes. Il niche sur les bâtiments, les ponts ou les rebords d’immeubles.
Le pigeon ramier (Columba palumbus), plus grand et plus coloré, est un oiseau sauvage des campagnes et forêts.
👉 Le premier est considéré comme espèce commensale, parfois nuisible en ville ; le second fait partie de la faune sauvage chassable et partiellement protégée.

Le pigeon ramier n’est pas une espèce intégralement protégée, mais il est réglementé par la chasse.
Il figure sur la liste des oiseaux gibiers et ne peut être chassé que durant les périodes fixées par arrêté préfectoral.
En dehors de ces dates, toute destruction, capture ou effarouchement non autorisé constitue une infraction à la loi sur la protection de la faune sauvage (articles L.411-1 et suivants du Code de l’environnement).

Issu de la domestication, le pigeon biset s’est parfaitement adapté à la vie urbaine.
Ses populations prolifèrent rapidement, provoquant :

  • l’accumulation de fientes acides (corrosives pour les bâtiments),
  • la propagation de parasites et agents pathogènes (poux de pigeon, salmonelles, cryptococcoses),
  • et des risques d’hygiène publique dans les lieux fréquentés.
    C’est pourquoi les communes mettent en place des programmes de dépigeonnage et de régulation raisonnée, strictement encadrés par la réglementation.

Non, pas sans autorisation préfectorale spécifique.
Le pigeon ramier est une espèce de faune sauvage : toute intervention (capture, effarouchement, destruction de nids) doit être justifiée et encadrée par les services de l’État (DDETSPP ou DREAL).
Toute opération non autorisée expose à des sanctions pénales prévues par le Code de l’environnement.

  • Pigeon biset : plus petit (30–33 cm), plumage gris-bleu uniforme, souvent avec une bande noire sur l’aile et un croupion clair.
  • Pigeon ramier : plus grand (jusqu’à 45 cm), plumage bleu-gris avec taches blanches sur le cou et les ailes, queue bordée de blanc.
    Le ramier a un vol plus rapide et se perche plutôt sur les arbres que sur les bâtiments.

💬 En cas de doute, il est recommandé de faire appel à un professionnel du dépigeonnage, capable d’identifier l’espèce avant toute intervention.

Intervenir sur une espèce non autorisée (comme le ramier ou une espèce protégée) peut entraîner :

  • une amende pouvant aller jusqu’à 150 000 €,
  • et jusqu’à 3 ans d’emprisonnement selon l’article L.415-3 du Code de l’environnement.
    C’est pourquoi le diagnostic préalable est obligatoire avant toute régulation de pigeons en extérieur.

En résumé : réguler sans nuire

Le pigeon biset et le pigeon ramier appartiennent à la même famille, mais leurs statuts écologiques et réglementaires sont opposés.
Le premier, espèce urbaine opportuniste, doit être régulé pour préserver les bâtiments et la salubrité publique.
Le second, oiseau sauvage protégé, participe à l’équilibre naturel des milieux forestiers et ne peut faire l’objet d’aucune intervention sans autorisation.

Pour les professionnels, distinguer ces deux espèces n’est pas une simple formalité : c’est la clé d’une gestion raisonnée, responsable et conforme à la loi.
Chaque action doit être précédée d’un diagnostic de population aviaire, d’une évaluation du risque et d’un choix de méthodes adaptées : effarouchement, dispositifs mécaniques ou maintenance préventive.

Faire appel à un spécialiste certifié du dépigeonnage garantit non seulement la conformité réglementaire, mais aussi la pérennité des résultats tout en respectant la faune urbaine.

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